Assis sur un banc, je regarde ce qui a une époque a été l’une des terres d’accueil de l'humanité, si loin mon lieu de naissance, mon monde ancien qu’on a nommé Mésopotamie bien après ma naissance. Le paysage a bien changé. Aujourd'hui, cet endroit est comme beaucoup d'autres inondés sous ces vagues d'êtres vivants appelés humains et couvert de bétons, de poussière et de pollutions.
Je soupire doucement et ferme les yeux, je me sens alors emporté par un tourbillon agréable, chaud et doux. Je tombe, je tombe, jusqu'à ce que je me retrouve dans la Mésopotamie de mon enfance. Celle où je suis née deux heures après mon jumeau Lial. Celle où le soleil inonde le doux paysage plein de verdure et de sable avec l'impétueuse rivière qui traverse les plaines et les collines.
Je m'approche de la rivière et découvre que j'ai retrouvé mon apparence de petite fille de trois ans. Avec mes yeux noisettes, si prenants, mes bouclettes brunes et ma peau blanche que le soleil ne marquait pas. Je me retourne et avance doucement de quelques mètres et découvre mon village avec mes parents qui enlèvent la peau d'animaux chassés ou abattus parmi les élevages pour nourrir la population du village et protéger le plus de monde possible du froid avec la peau. Je souris et m'approche pour les aider comme je le fais tous les jours. Je commence à retirer la peau d'une chèvre, quand soudain je suis de nouveau emporté par le tourbillon.
Je suis alors emmené dans une forêt. Je me sens étrange. Je suis comme excitée et tellement sauvage, je ne suis plus moi-même. La bête en moi s'est réveillée et a laissée exploser toute sa rage, sa soif de sang et sa sauvagerie. Et chaque rayon de lune qui vient frapper sur ma fourrure amplifie ce phénomène. Je suis incapable de me contrôler. J'adore tout ce que je suis à ce moment-là. J'aime sentir l'air qui vient me gifler le visage quand je cours, accompagné de spon odeur si douce de terre et d’eau mélangé. J'aime le doux touché de la terre sous mes pattes. Mais plus que tout, j'adore voir la peur, l'horreur dans les yeux de mes victimes. C'est la première fois que je me transforme, j'ai dix-sept ans, mon frère s'est déjà transformé plusieurs fois lui. Il me l'a dit, comme c'est lui qui m'a révélé ce qu'étaient nos parents. Et comme c'est lui qui m'a mise suffisamment en colère pour que la lune me transforme. Du coup, j'avais tué nos parents sous le coup de la rage enivrée par la colère d'avoir été trompé sur ma naissance, ma race sans que pour autant, je me souvienne que c'était pour ça que j'étais énervée. Puis après je n'ai pas su résister, j'ai massacré le village en entier sans éprouver de compassion ou autre sentiment de faible pour ce que je faisais.  Puis j’avais de commencé cette course effrénée dans les bois les plus proches. Chaque personne que j'ai trouvée dans cette forêt sont morte. Et celle que je trouve meurt. C'est à ce moment-là que le tourbillon m'emporte de nouveau ailleurs dans mon passé. Me voilà désormais attablé en présence de mon frère et de Alexei. O Alexei si beau, si tendre qui ne cesse de me faire la cour depuis qu'il a été transformé par mon frère. Et en ce jour, il s'est lancé et a demandé l'autorisation à mon frère de vivre à mes côtés pour l'éternité. Mon frère n'a guère hésité longtemps Alexei est déjà comme son frère, notre meute. Cette nouvelle condition a été fêtée avec un grand enthousiaste par notre petite meute. On parle encore de cette grande fête qui a eu lieu dans une petite île de la Grèce antique plus de 800 ans avant Jésus-Christ. Le vin a coulé à flots. Les danses et la musique, ainsi que les spectacles ont duré jusqu'au petit matin. Une fois le matin venu, je me suis endormie dans les bras de mon époux. C'est alors que je tombe dans un trou tout doucement.
Je me retrouve alors dans une chambre en train d'accoucher. Nous sommes environ en 1388, jusqu'à là ma vie a toujours été calme et paisible. Elle a toujours été rythmée par les pleines lunes, l'amour et la fête. Mais ce jour est spécial. Aujourd'hui, l'amour que je porte à mon cher et tendre emmène dans nos vies un nouvel être que je mets bas. Un tendre garçonnet dont la puissance du cri lorsqu'il sort de moi indique son envie de vivre et sa puissance future. Je souris fière avant de m'évanouir de faiblesse, après des heures de travail. Je suis alors de nouveau emportée ailleurs, par une sorte de vague cette fois.
Je me retrouve dans une forêt que je connais bien. Je baisse les yeux vers le sol et découvre que mes pieds sont tachés de sang. Mon cœur bat la chamade. Tandis que mes yeux se posent sur le corps mutilé et en feu de mon fils. Les vampires viennent de le tuer. Ces sales Volturi, enfin surtout ce sale rat de Caius Volturi,  ont tué mon cher et tendre enfant, alors qu'il n'était même encore totalement enfant de la lune. Je pleure et regarde mon mari blessé. Je croise alors le regard plein de haine de mon frère qui me fait comprendre que je dois partir avec ALexei pour le laisser s'occuper de ça. J'hésite un instant. Puis je fonce vers mon mari, je l'aide et je cours aussi vite que possible pendant que mon frère s'occupe de les distraire. Malheureusement, nous sommes suivis.  Mon époux s'arrête et m'ordonne de fuir. J’obéis. Alors, je cours aussi longtemps et loin que nécessaires. La rage et la tristesse sont un moteur pour moi. Au bout de quelques heures, je finis par m'arrêter dans un endroit vide et froid, seule comme jamais. Je m'écroule par terre et pleure sans arrêts jusqu'à ce que la fatigue m'emporte loin de ce cauchemar. Et par pur bonheur le tourbillon des souvenirs vient me sauver, m'emmenant loin très loin de ce souvenir.
Il me ramène à des souvenirs plus récents et plus doux. Je suis dans une forêt près de Volterra, proche de l'endroit où se trouve mon frère, je le sais, je le sens. J'avance vers le lieu où il est retenu depuis quelques siècles, plus de 600 ans. C'est la première fois que j'ose m'approcher de si près de cette ville où Lial est retenu.  Je n'ai toujours pas de plan pour le sauver malgré tout ce temps que j'ai passé à en chercher un. .Je suis sur les nerfs. Quand soudain, je tombe nez à nez avec un vampire. Perdue dans mes pensées, je ne l'ai pas senti venir. Je le regarde puis regarde sa cape. Je grogne, un Volturi. Je me mets en positon d'attaque. Mais aussi surprenant que ça puisse paraître, nous ne nous battons, nous parlons. Nous parlons beaucoup, c'est agréable. Nous sommes incapables de nous battre.
Je ressens une douce chaleur m'envahir, alors que le tourbillon me fait voyager dans tous les souvenirs en rapports avec Marcus. Nos nombreuses rencontres cachées dans la forêt. Nos longues heures à parler et à rire. Alors même que nos deux espèces sont censées se haïr, nous nous entendions très bien, Unis par une tristesse infinie que nous partagions. Puis un jour, enfin une nuit plutôt, nos gestes ont dérapé. Nos corps se sont réunis pour chanter ensemble en une même voix. Une tendre danse d'une nuit rien que lui et moi. Une nuit de passion comme je n'en avais plus vécu depuis des années. Il n’y avait pas d’amour, juste de la passion.
Le tourbillon me transporta de nouveau au loin, me montrant quelques autres nuits de passion. Avant de me poser en un endroit précis. Juillet deux milles dix-sept, la peur au ventre, mes bras entourant fermement le lange que je tenais serré contre mon corps, dans l’attente de mon rendez-vous au cœur d’une clairière de la forêt de Volterra. J’avais quelques mois plus tôt, honteuse d’avoir ainsi trahi la mémoire de mon frère, de mon époux et de mon petit Vasilis. Seulement, ma fuite n’avait mené à rien. Je ne pouvais pas lui cacher son fils tenant plus de lui que moi et ayant besoin de protection que je ne peux lui apporter seule.
Seulement, j’ai peur. Je suis partie comme une voleuse et je reviens comme une fleur. Je ne sais pas s’il va bien le prendre. Viendra-t-il seul ou suis-je en train de nous conduire à une mort certaine ? Le cœur battant, je guette son odeur, plus l’heure approche, plus je sers l’enfant avec une envie de fuir. Puis son odeur me parvient douce et sucrée, j’ai appris à ignorer la première amertume que l’on sent chez les vampires. Je le vois se dessiné, ses cheveux, son regard fermé, ses yeux qui sont divisé entre colère et tristesse. Je ne parle pas, le laissant approcher comprenant sa colère.
Il finit par s’arrêter quelques mètres plus loin regardant le paquet que mon odeur couvrait jusqu’à présent, avec surprise. Il l’avait deviné, c’était son fils. Un enfant qui était à moitié humain à moitié vampire. On ne parla vraiment, on savait comment c’était possible, il comprenait ma fuite connaissant mon histoire. Il m’offrit la protection que j’étais venue chercher en m’abritant dans un village voisin avec mon fils. Il vient par la suite nous voir plusieurs fois par semaine, nous redevinrent amant par moment.
Je ferme les yeux et me fait transporter ailleurs, je me suis évanouie et n’ai été réveillé que par les pleurs de mon petit garçon qui semblait avoir sept ans, alors qu’il n’avait que six mois. J’ouvris les yeux et fonça le voir pour le prendre dans mes bras de peur qu’un ennemi soit en train de l’attaquer. Par chance, rien de tout ça. Je le berçais, je me sentais différente, mais je ne compris pas tout de suite pourquoi. Quelques plus tard, c’est Marcus qui vient me chercher pour fuir qui m’expliqua tout.
Je fuis avec lui. Il me confia à un jeune homme que je savais que mon esprit n’oublierait jamais. Son visage s’incrustant dans ma mémoire de manière indélébile. Il m’emmena en Californie, Marcus nous rejoignant en chemin. C’est ainsi que je fus avec mon fils imposé à la famille Volturi, du moins ce qu’il en restait.
Je rouvris les yeux sur mon banc californien en soupirant. La comète était tombée depuis plus de neuf mois, avec Marcus nous partagions plus vraiment le lit. Seul notre amour pour notre enfant semblait être resté, la passion était envolée. Cependant, il reste pour moi un ami cher. La seule raison avec mon fils pour laquelle je reste dans la villa des Volturi, alors que j’ai été une de leur ancienne ennemie. Je soupire et regarde l’heure avant de me décider à rentrer. Quand j’aurai retrouvé mes dons, il faudra que je fuie.

Votre pseudo :C'est un véritable paradoxe, que notre salut soit entre les mains de notre infâme enfant..
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